Dans le monde du travail du bois et du métal, tout repose sur la précision et le savoir-faire. Aussi perfectionnées soient-elles, les machines et les outils ne sont rien sans les bonnes personnes pour les manier. Chez Leitz-Service SA, un leader mondial dans la production d’outils coupants pour le travail du bois, en particulier des lames de scie, des fraises et des forets, nous constatons chaque jour à quel point les talents techniques sont essentiels. Néanmoins, la réalité est implacable : il devient de plus en plus difficile de trouver du personnel qualifié.
Le défi n’est pas nouveau. Cela fait des années que l’on tire la sonnette d’alarme : les formations techniques sont sous pression. De moins en moins de jeunes choisissent une filière technique et l’afflux vers l’enseignement professionnel continue de diminuer. Le résultat ? un écart de plus en plus grand entre l’offre et la demande sur le marché du travail. Tandis que des entreprises comme la nôtre sont en quête de professionnels qualifiés, les ateliers et les salles de classe demeurent vides. J’ai moi-même donné des journées de formation sur nos outils dans plusieurs écoles de Flandre orientale, et j’ai pu constater qu’il y a malgré tout énormément d’enseignants motivés et bien intentionnés.
À mon sens, une partie du problème réside dans la perception sociale. Le travail technique est trop souvent considéré comme « inférieur » par rapport aux études académiques. Parents et écoles encouragent les jeunes à poursuivre des études supérieures, alors qu’une carrière dans la branche technique offre tout autant de perspectives. Un opérateur CNC, un technicien de maintenance ou un menuisier perçoit non seulement un bon salaire, mais évolue aussi dans un secteur innovant et stimulant.
Par ailleurs, l’enseignement peine aussi à suivre. Le progrès technologique est fulgurant, mais de nombreuses formations n’arrivent pas à adapter leur programme à temps. Les entreprises travaillent avec des machines CNC, des logiciels CAD/CAM et des systèmes d’automatisation avancés, tandis que certaines écoles enseignent encore avec des techniques dépassées. Une situation regrettable pour la multitude d’enseignants motivés. Cela crée un décalage : les diplômés ne sont pas suffisamment préparés à la réalité du terrain, ce qui oblige les employeurs à fournir un effort supplémentaire.
La solution passe par la collaboration. Les entreprises ne doivent pas rester passives, elles doivent contribuer activement à l’enseignement. Les stages, l’apprentissage en alternance et les visites en entreprise sont essentiels pour susciter l’enthousiasme des jeunes. C’est pourquoi Leitz-Service SA collabore étroitement avec les écoles techniques afin de soutenir les formations et de proposer aux étudiants des expériences pratiques. De plus, un changement de mentalité est aussi nécessaire. Il faut redonner à la branche technique la reconnaissance qu’elle mérite, pas comme un « choix de dernier recours », mais comme une option de carrière intelligente et durable. Le secteur de la construction, du bois et du métal ne disparaitra jamais ; au contraire, il devient de plus en plus innovant.
Si nous n’investissons pas maintenant dans l’enseignement technique, nous risquons de faire face à une pénurie criante à l’avenir. C’est pourquoi écoles, entreprises et responsables politiques doivent unir leurs forces. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons inspirer une nouvelle génération de professionnels et garantir l’avenir de notre secteur.
Vous ou votre enfant recherchez une carrière avec des débouchés, de l’innovation et de la satisfaction personnelle ? Pensez au secteur technique. La demande est présente, il ne manque plus que les talents. Et la meilleure preuve de ma foi dans ce secteur ? Mon propre fils a choisi l’option Techniques électromécaniques.
Stijn Van den Abeele
Managing director Belux NV Leitz-service SA