Le bois est hétérogène : chaque essence se comporte différemment. Choisir des essences que vous connaissez bien est donc un réflexe logique. En effet, vous savez exactement comment les travailler pour mener à bien votre projet. Mais parfois, il s’avère intéressant d’opter pour des essences moins connues et de profiter de leurs atouts tant écologiques qu’économiques et créatifs. C’est pourquoi nous mettons en avant des essences qui méritent d’être découvertes. Cette fois, nous nous attardons sur le cerisier.
Le cerisier était autrefois un bois moins populaire. Son statut de mal-aimé remonte à la mythologie germanique. Selon les croyances de l’époque, les démons aimaient se cacher sous les branches basses de cet arbre. C’est pour cette raison que, dans certains pays européens, on brûle encore aujourd’hui des branches de cerisier.

Que ces vieilles superstitions ne vous empêchent pas d’ajouter cette essence à votre répertoire, car le cerisier est très recherché pour les aménagements intérieurs. Il se peut toutefois que vous ayez quelques difficultés à vous en procurer, car les stocks sont limités. Les vergers comptent moins de cerisiers que par le passé et cet arbre n’est que peu présent dans les forêts belges. Le bois de cerisier américain est généralement plus facile à trouver, mais il serait dommage d’importer une essence qui pousse très bien chez nous.
Si la demande augmente, le secteur forestier peut parfaitement s’adapter en plantant davantage de cerisiers et en les gérant de manière durable. Encore une bonne raison d’utiliser plus souvent cette essence noble. En choisissant du bois local, vous renforcez le gain écologique. Les arbres absorbent du CO2 pendant leur croissance, et ce CO2 reste stocké dans le bois. Le bois présente donc souvent un bilan carbone favorable. Et plus vous réduisez les distances de transport, meilleur est le bilan.

Le cerisier doit sa popularité à sa couleur chaude et à son aspect raffiné. Le duramen est rose à brun rosé, parfois avec un veinage verdâtre, tandis que l’aubier présente une teinte plus grise. Le fil droit et le grain fin contribuent à son aspect apaisant et uniforme. Le bois scié sur dosse peut présenter un motif subtilement flammé, parfois avec un léger effet moiré, qui donne du caractère à la surface.
Le bois de cerisier a besoin de temps pour sécher, mais il se travaille ensuite très bien avec pratiquement tous les types d’outils. C’est une essence relativement tendre. Un ponçage avec un grain de 180 ou plus fait ressortir davantage les motifs et la couleur. L’aubier étant un peu plus sensible aux insectes, une préservation selon le procédé A1 est recommandée. La finition est aisée à l’aide d’huile, de lasure ou de vernis. L’utilisation d’un produit avec protection UV permet d’éviter la décoloration et de conserver plus longtemps la teinte chaude du bois.

Le cerisier a une classe de durabilité naturelle III à IV, et l’aubier une classe V. L’essence ne convient donc pas pour les applications extérieures. À l’intérieur en revanche, les possibilités sont nombreuses. Nous l’avons vu : le travail et la finition du cerisier sont aisés, ce qui en fait un excellent choix pour les escaliers. Les meubles et les petits accessoires en cerisier s’intègrent également à merveille dans les aménagements intérieurs. En raison de sa disponibilité relativement limitée, le bois de cerisier est souvent utilisé sous forme de placage. C’est ainsi que vous l’appliquerez avec le plus d’efficacité.
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